La synchronisation parfaite de l’image et du son conquise par la technique du cinéma, puis de la vidéo, a été un objet d’expérimentation artistique de longue date. Les trois artistes mis ici en dialogue analysent et questionnent, chacun à leur manière, les technologies analogiques qui coordonnent la vue et l’ouïe. Gary Hill, dans une œuvre pionnière des années 1970, détourne un outil précoce de modélisation électronique du son émis par la voix, pour en faire un élément de performance. Wang Changcun rend quant à lui hommage au « son statique » de la télévision à tube cathodique, qu’il met en relation avec le field recording d’une chute d’eau, révélant leur ressemblance. L’un et l’autre captent des champs de fréquences où tout reste potentiellement à lire et à déchiffrer. Enfin, Oliver Beer s’attaque à un chef d’œuvre de la synesthésie, Blanche Neige, le premier long métrage animé sonore de Walt Disney, dont il fait éclater l’unité en délégant sa recréation à une classe d’enfants.
